A l’indépendance dans les années 1960, les pays africains ont hérité d’un territoire et d’une population. Ces territoires ont été décidés par l’administration coloniale. Ce sont donc des conquérants étrangers qui ont créé ces nouveaux pays.
A l’intérieur des frontières de chacun de ces pays, on a mis des gens qui vivaient souvent côte à côte, parfois ensemble dans un même espace. Certains ont fait la guerre, les uns contre les autres. Le langage colonial a désigné les anciens Etats africains comme étant des ethnies. Un pays comme le Burkina Faso compte environ 60 ethnies. Au Mali, 14 groupes ethniques. En Côte-d’Ivoire 60. Au Sénégal 4 grands groupes ethniques comprenant des sous-groupes Plus loin, en République Démocratique du Congo, 254.
Dans de nombreux cas, une frontière internationale traverse le territoire ancestral d’un groupe ethnique. Les Sénoufo, par exemple, sont aujourd’hui écartelés entre le Mali, la Côte-d’Ivoire et le Burkina Faso. A l’intérieur d’un même pays, le pouvoir moderne de l’Etat central cohabite avec des royautés traditionnelles. L’habitant est tout à tour citoyen du pays au niveau national et sujet d’un roi au niveau local.
Comment bâtir une manière originale de vivre-ensemble, et en harmonie ? Il revient aux Africains de construire une nouvelle nation. Le pays est géographique. La nation est affaire de sentiments.
Les questions d’assainissement et salubrité publique, qu’est-ce qu’un pays, comment devenir citoyen, la défiance des populations envers la politique, apprendre la ville, la lutte contre les pollutions, cet essai est structuré en 8 chapitres. Chaque question traitée dans un chapitre se rapportant à de nombreux autres.
Il s’adresse préférentiellement à la jeunesse, parce que c’est la frange la plus nombreuse et la plus scolarisée des populations de ces nouveaux pays. Les anciens ont arraché l’indépendance. C’est maintenant à ceux qui incarnent l’avenir, de penser et de structurer une citoyenneté pour les générations à venir.
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